Aujourd’hui, je pars vivre à Tahiti

Tahiti
Crédit photo Jon Rawlinson

« Il meurt lentement celui qui ne voyage pas (…), celui qui ne change jamais de repère (…), celui qui pas une seule fois dans sa vie, n’a fui les conseils censés.» – Pablo Neruda

Cher lecteur,

Laisse-moi te souhaiter d’abord une excellente nouvelle année 2017, pleine de réussite et de bonheurs familiaux. Pour moi ce 1er janvier est un grand jour car c’est le dernier jour de mon ancien boulot d’ingénieur en France. A compter de ce jour, je vis désormais sous le soleil de Tahiti avec toute ma famille.

Cette décision n’est pas le produit d’un coup de tête mais le résultat d’un projet que mon épouse et moi-même menons depuis des années. Alors que nous vivions sur Paris et malgré des salaires confortables de cadres supérieurs, nous voulions changer de vie et nous avons décidé de mettre en place un Plan. Le truc important à comprendre, c’est que tout est faisable avec un bon Plan, il suffit d’une bonne dose d’obstination, de temps et parfois d’un budget consacré à cela. Un grain de souplesse aussi : au départ, nous visions plutôt les EAU ou les EU. Mais une opportunité s’est présentée un jour sur Tahiti alors pourquoi pas … ?!

Crédit photo Iqbal Osman

Peut-être que j’échouerai misérablement et qu’il faudra que je revienne un jour en France frapper à la porte de mon ancien employeur vis-à-vis duquel je suis en position de congé sabbatique. Ce ne sera pas glorieux et nous aurons sans doute perdu pas mal d’argent, mais je n’aurai absolument aucun regret. Essayer c’est accepter d’échouer et de se relever pour essayer encore. Comme le montre très bien Bronnie Ware dans son livre célèbre « Les 5 plus grands regrets des personnes en fin de vie», on ne regrette jamais ses échecs mais seulement ce qu’on n’a pas osé tenter pour réaliser ses rêves.

Un autre point intéressant de cette expérience est qu’à ma grande surprise, les opportunités se sont multipliées à partir du moment où le Plan a commencé à monter en puissance : Philadelphie, La Haye, Norfolk, … Certaines d’entre elles n’étaient pas adaptées à ce que nous voulions. D’autres se sont révélées sans issue comme une opportunité trouvée à Abu Dhabi. Mais globalement, à partir d’un certain stade de réalisation du Plan, une fois passée la traversée du désert, la difficulté est plus de trier les opportunités que d’en trouver. Je ne dis pas qu’il est facile d’arriver jusque-là mais c’est faisable.

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Un des facteurs qui rend ces opportunités si nombreuses est que la plupart des gens ne savent pas les saisir. Vivre en expatriation est séduisant sur le papier mais quand il s’agit de franchir le pas, nombreux sont ceux qui se rendent compte tout à coup que ça veut dire vivre loin de sa famille, perdre ses amis, perdre l’emploi du conjoint, devoir se réadapter à un univers complètement différent (y compris pour les enfants). Et bien peu franchissent le pas, au final, ce qui rend la concurrence assez peu féroce. Réaliser ce genre de projet de vie, c’est comme faire des enfants : il n’y a jamais de moment parfait pour cela donc il faut y aller sans trop se poser de questions quand une occasion viable se présente.

Crédit photo Dries Vanlerberghe

Pourquoi partir de France ? la réponse facile serait d’évoquer le soleil et les plages, une population sympathique et souriante, une délinquance quasi-nulle, un standard de vie conforme à nos attentes. Mais ça ne suffit pas car comme partout il y’a du pour et du contre. Tahiti est un beau pays (c’est un pays autonome et non un département) mais avec des tas de problèmes, des gens très pauvres qui vivent dans des bidonvilles, une vie horriblement chère, 10 ans de retard en matière de développement sur la métropole, une mentalité à la cool parfois horripilante (la « fiu attitude ») et beaucoup de violence intra-familiale.

Mais c’est aussi un pays où on ne perd pas 2h de sa vie tous les jours dans les transports (bien qu’il y’ait aussi des embouteillages à Tahiti!), où les gens ne se posent pas des questions absurdes sur les crèches de Noël, ne rouspètent pas parce que de jeunes enfants s’amusent en bas de leur immeuble, ne klaxonnent pas comme des fous parce qu’on hésite une demi-seconde à démarrer à un feu vert, ne balancent pas des remarques foireuses à une fille qui marche en jupe dans la rue, où l’environnement n’est pas pourri par des bandes de « jeunes » désœuvrés et agressifs.

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Quel que soit l’endroit où vous vivrez, vous constaterez qu’il y’a toujours des problèmes, certains graves, d’autres moins. La question n’est donc pas d’aller vers moins de problèmes mais de savoir si vous-mêmes et votre famille êtes compatibles de ces problèmes et si vous vous sentez prêts à vivre dans cet environnement. Le jour où ce n’est plus le cas, n’ayez pas d’état d’âme, faites un Plan et allez voir ailleurs si vous trouvez mieux.

Crédit photo Victor Bezrukov

De ce point de vue, partir a été comme démissionner d’une entreprise dont on ne partage plus les valeurs. Cette comparaison en fera hurler certains et certains membres de ma famille m’ont d’ailleurs reproché de ne pas rester pour « se battre » et aider à « redresser la barre ». Mais le monde offre toute sorte de cadres de vie différents avec leurs avantages et leurs inconvénients et il n’y a aucune raison de s’acharner à vivre dans un endroit qui n’est plus aligné avec vos valeurs si vous n’y êtes pas contraint. Certains ont fait le choix de partir, d’autres le feront encore.

Une fois encore, je vous souhaite une excellente et efficace année 2017. N’oubliez pas que le bonheur, c’est aussi (et avant tout!) le chemin qui mène vers vos rêves, surtout quand on le fait en famille.

Et vous, quel est votre grand projet de vie pour 2017 ?

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8 Comments on "Aujourd’hui, je pars vivre à Tahiti"

  1. C’est quoi ce que vous appelez un Plan?

    • Bonjour Lalie
      ce que j’appelle un Plan, c’est d’abord de se fixer un objectif de vie avec son épouse (dans le cas présent, s’expatrier dans 3 ans au plus tard) et de définir ensuite une suite d’actions à dérouler avec obstination, jour aprés jour jusqu’à ce que l’objectif soit atteint. Au départ, on ne connait pas toutes les actions à mener, elles se précisent progressivement au fur et à mesure que les actions s’enchaînent. Par exemple, ma 1ère action a été d’acheter et de lire un livre sur l’expatriation. Mon épouse a pris RDV avec sa RH pour signifier sa volonté d’être mutée à l’étranger et pour connaitre les opportunités. Moi même j’ai évolué dans mon entreprise pour me positionner sur des postes à l’étranger (au dépend de mon cursus de carrière mais je n’en avais cure). Je me suis abonné sur des sites d’expatriés, j’ai mis mon CV à jour et j’ai étudié les sociétés qui offraient ce genre d’opportunité. J’ai travaillé pour améliorer mon anglais afin d’être en mesure de passer des entretiens. Je pourrai continuer encore mais comme tu le vois, un Plan c’est aussi d’avoir des tas de lignes à l’eau et d’attendre qu’il y’en ai une qui morde. 90% d’entre elle ne mèneront à rien mais c’est sans importance. Chaque jour de chaque mois doit consacrer au moins 30 mn à l’exécution du Plan. Chaque début de semaine, on fait un bilan des actions à mener et chaque fin de semaine, on fait un point de là où on est arrivé. La plupart des gens abandonnent à partir du 3ème ou 4ème mois, le secret c’est de passer ce cap que j’appelle la « traversée du desert ». Je ne dis pas que c’est facile mais ça marche et incidemment, ça soude une famille autour d’un objectif commun. J’espère avoir répondu à tes questions. Je publierai à la fin du mois à long article sur cette notion d’objectifs de vie et pourquoi elle est si fondamentale.

  2. Merci pour cette réponse c’est plus clair maintenant! Et au passage très efficace ce blog, j’y ai trouvé plein de choses! Je t’ai découvert via l’accro au budget et j’ai lu toutes les archives. Bonne continuation et longue vie dans les îles!! Et bonne année, elle semble très bien commencer pour toi!

  3. Bravo pour ce projet ! Moi aussi j’ai connu ce blog via l’accro au budget et il y a eu un avant et un après 🙂

  4. Bonjour Nicolas :

    Est-ce que toi et ta femme travaillez tous les deux à tahiti ?

    Combien de fois rentrez-vous en métropole et avez vous des membres de votre famille agés ? (parents, grand parents)

    Nous allons commencer le même type de démarche, même si nous vivons déjà à l’étranger, mais pas très loin de la France (2 h d’avion).

    Nous pensions à la Calédonie (raisons historiques familiales)

    A bientôt, maerci pour le blog !

    • Bonjour Nono
      en pratique, j’ai trouvé un boulot sur place depuis la France puis mon épouse en a trouvé un à son tour une fois installé.
      Pour ce qui est des voyages retour vers la France, et bien nous ne rentrons jamais (sauf une fois pour un enterrement) : le billet vers la France est bien trop cher surtout quand on a 3 enfants. Perso la France et la famille ne me manquent pas donc ça me va très bien mais je comprends que ça puisse peser quelque fois!

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