Et vous, quel est votre Plan B?

New York Blackout 2003

Bien que ce concept soit de plus en plus en vogue aux Etats-Unis, la notion de « plan B » est encore peu connue en France ce qui nécessite de l’expliciter en quelques mots.

Cette notion repose sur la perception – justifiée ou non – que nous vivons désormais dans un système susceptible de s’effondrer plus ou moins rapidement et que, face à ce scénario, il est nécessaire de construire un « plan B », pour soi-même et ses enfants dans l’hypothèse où il se réalise.

Il ne s’agit donc pas ici de seulement lutter contre ce qui est perçu comme les « causes » du mal au sein du monde occidental : explosion de la dette, destructions écologiques, migrations incontrôlées, discrédit des élites, menace islamiste, « bombe démographique », financiarisation de l’économie, fragilité des infrastructures logistiques, délitements sociétaux, risque de 3ème guerre mondiale, etc. En fonction de sa sensibilité politique, chacun a sa vision des choses.

L’objet du « plan B » est de se préparer à l’éventualité d’un « scénario catastrophe » et certains commentateurs anglo-saxons – à l’instar de Michel Onfray ou Michel Houellebecq en France – pensent d’ailleurs que le point de non-retour est dépassé et que plus rien ne pourra empêcher un effondrement à terme.

Cela ne signifie pas forcément qu’il faille s’attendre à un événement soudain et brutal, à un « cygne noir » qui serait la mère de toutes les crises. La théorie systémique du « manteau de neige » enseigne en effet que les crises commencent par s’accumuler progressivement jusqu’à atteindre un point de rupture. C’est l’image du manteau de neige qui finit par ébouler après avoir reçu un flocon de neige de trop. Peu importe quel est ce flocon, c’est l’accumulation des crises qui finit par provoquer la bascule.

Il existe en gros 3 philosophies différentes de plan B :

  • Les « preppers» (ou survivalistes) qui prennent les mesures pour se préparer à un événement grave et soudain qui créerait une rupture brutale de la normalité : panne générale, événement climatique, émeutes, etc. Le site francophone le plus connu de cette mouvance est http://lesurvivaliste.blogspot.com/ mais on est loin de la richesse des sites de Preppers qu’on trouve aux Etats-Unis.
  • Les « décroissants » qui sont fatigués des contraintes de maintenir le Plan A et qui souhaitent un mode de vie moins stressant, moins complexe, moins cher et plus épanouissant. C’est dans cette mouvance à forte coloration écologiste que se développe les projets d’écovillage, le plus connu étant le mouvement Colibri de Pierre Rabhi.
  • Entre les deux se situent Les personnes qui prennent leur disposition pour augmenter leur résilience, par exemple en diversifiant leurs revenus, en se donnant les moyens de retrouver rapidement un boulot, en développant leurs « compétences DIY » (Do It Yourself), etc. Cette mouvance considère le développement de leur résilience comme un style de vie au même titre que ceux qui fréquentent une salle de boxe pour apprendre à se défendre mais également pour se défouler et se maintenir en forme. Réduire sa dépendance au système devient un objectif de vie parmi d’autres.
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Il existe beaucoup de façons différentes de préparer un plan B et des sites spécialisés connus comme https://www.sovereignman.com/ ou www.peakprosperity.com ont chacun des publics assez différents bien qu’ils portent tous deux sur la mise en place d’un plan B.

Peakprosperity insistera plutôt sur l’acquisition d’une ferme familiale à la campagne qui permettra de vivre en autarcie si les choses dégénèrent. C’est le modèle de nos grands-parents qui ont survécu aux grandes guerres en retournant vivre dans le village de leur famille. Peu de gens réalisent que cette « sécurité » qui existait depuis des millénaires (et qui existe encore dans la plupart des pays en développement) a quasiment disparu avec l’émergence de générations 100% urbaines et « sans racines » (« rootless »).

Sovereignman, qui s’adresse plutôt à des citoyens US dotés d’un certain patrimoine, fournit des solutions pour diversifier et sécuriser son patrimoine à l’international, acquérir un 2ème passeport, acquérir un point de chute dans des pays fiables à l’étranger, etc. Sa vision est qu’il faut construire son plan B à l’international.

Il s’agit de deux exemples parmi beaucoup d’autres et j’aurai l’occasion de développer plus en détail cette notion de plan B dans de futurs articles.

En résumé, l’idée de construire un Plan B familial mérite d’être étudiée. Pas seulement pour ceux qui sont convaincus que les issues de secours sont toujours trop étroites quand la maison brûle. Mais également pour ceux qui considèrent qu’il est sain de dépenser un peu d’énergie pour réduire son niveau de dépendance au système. Le bon côté d’un Plan B, c’est qu’on ne regrette jamais d’en avoir un et qu’il peut être amusant et même profitable de travailler dessus.

Et vous avez-vous un plan B ? parlez-en dans les commentaires. 

2 Comments on "Et vous, quel est votre Plan B?"

  1. Bonjour,
    Amusant que vous l’évoquiez, je parlais justement sur un forum que cette hiver, nous n’avons eut que 2 coupures électriques de 5h environ, donc rien de bien méchant (je suis à moins de 100km de Paris).

    Ceci dit, effectivement, comme vous le décrivez, nous avons une approche pour augmenter notre résilience.
    Pour cela, il faut travailler sur le chauffage (en gros isolation + bois bûche), la luminosité, la circulation de l’air, l’alimentation (potager, verger, cueillette), …
    Tout cela prend du temps ! 😉

    Et vous, avez vous un plan B ? 🙂

    • Bonjour David,
      oui effectivement ça prend un peu de temps mais je pense vraiment qu’il faut y mettre une dose de plaisir, un peu comme un hobby.
      Faire un potager (surtout en bac surélevé tels que décrit par Loic mon-potager-en-carre.fr) c’est marrant et ça peut être vraiment beau également.

      En ce qui me concerne, je partage plutôt l’approche défendue par sovereignman c’est à dire de trouver le salut à l’international … parce que j’adore voyager et que c’est l’approche qui me plait.
      Je pense qu’une bonne approche combine ce que chacun sait faire de mieux. La résilience tout seul dans son coin n’a pas beaucoup de sens d’après moi et c’est aussi pour ça que j’essaye d’intéresser mes frères et sœurs à ce thème afin de faire quelque chose en famille/tribu avec l’apport des compétences de chacun.

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