Depuis toujours, on nous dit qu’épargner est le plus sûr moyen d’atteindre une certaine prospérité et que c’est donc la méthode qu’il faut utiliser : épargner chaque mois 10 à 15% de votre revenu sur un livret ou sur un compte en euro.
Ça a l’avantage de la simplicité mais malheureusement, vous ne deviendrez jamais riche avec cette méthode.
Les épargnants sont des loosers
Le célèbre écrivain Robert Kiyosaki, connu pour ses livres sur la prospérité tels que « Père riche père pauvre » le résume à sa façon : « les épargnants sont des loosers ». La plupart des gens pensent en effet que l’épargne est la voie la plus simple pour devenir riche et ils ont tort : elle est nécessaire mais pas suffisante.
Imaginons par exemple que vous gagnez 5000€ par mois et que vous épargnez tous les mois 15% de cette somme soit 750€/m. Au bout de 40 ans, vous avez mis de côté 750*12*40=360 000€. Ce n’est pas mal mais ce n’est pas tant que ça si on tient compte de l’inflation qui a rogné une bonne partie de la valeur réelle de votre épargne!
Vous allez sans doute me dire : « oui mais cet argent je l’ai placé sur un compte en euro qui rapporte 3% par an donc en réalité j’ai plus ». Et vous avez raison, même s’il devient très difficile de trouver une assurance vie qui serve un taux aussi favorable. En faisant le calcul, on s’aperçoit effectivement que votre capital atteint un montant de 650 108 €. Presque deux fois votre épargne avec une simple assurance vie à 3% !
Vous commencez à voir où je veux en venir :
Ce n’est pas l’épargne en elle-même qui créé la richesse mais les intérêts que produit cette épargne.
C’est toute la puissance des intérêts composés, ce qu’Albert Einstein appelait « la force la plus puissante de l’univers ».
Imaginons en effet qu’au lieu de placer votre argent à 3%, vous le placiez à 5%. A l’issue des 40 ans, vous disposez d’un capital de plus d’un million d’euros.
A 8%, votre capital se monte à 2 150 000€ ! Rappelez-vous, vous avez atteint cette somme en n’épargnant que 360 000€ soit 17% de cette somme finale !
Remarquez également que le temps a une importance énorme dans cet effet d’accumulation : si vous décidez de vous servir de la puissance des intérêts composés pendant 30 ans au lieu de 40 ans, votre capital n’est « que » de 1 000 000€ soit 2 fois moins.
En d’autres termes, vous devez commencer le plus tôt possible car votre temps a de la valeur.
C’est quelque chose qu’il faut enseigner absolument à vos enfants afin qu’ils investissent le plus tôt possible dans leur vie. Malheureusement, mes parents ne m’ont jamais appris cette règle et j’ai perdu de nombreuses années avant de la découvrir.
Où peut-on trouver du rendement?
Vous allez me dire : « OK mais alors comment investir pour obtenir le rendement le plus élevé possible ? ». Bonne question.
Pour un particulier, il existe 3 possibilités d’épargne : la bourse, l’immobilier et les obligations.
La dernière option est la plus sécurisée (c’est ce qu’il y’a dans le compte euro de votre assurance vie) mais ça ne rapporte plus rien : aujourd’hui, il vous sera difficile de trouver une assurance vie qui dépasse un taux servi supérieur à 2,5%. Si vous avez un horizon de placement à 20, 30 ou 40 ans, vous pouvez trouver largement mieux.
Si vous êtes prêt à accepter de ne pas revoir votre argent pendant toute la durée de son placement (ce qu’on appelle un « produit tunnel »), il existe une vieille solution, intéressante et peu connue, qui s’appelle la Tontine. J’en parle dans cet article.
Apprendre à créer du rendement avec la Bourse
La Bourse est également une bonne option car, sur des durées longues, elle procure un rendement moyen de 8% par an. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Warren Buffet – connu comme le meilleur investisseur au monde – conseille de tout simplement acheter chaque mois un ETF (un panier de valeurs) qui réplique le SP500 et de laisser tourner tranquillement « la marmite » pendant 40 ans sans trop regarder.
Pourquoi ne pas « trop regarder » ?! Car il y’a quand même un problème avec cette approche : la volatilité élevée de la bourse. Lors d’un crash tel que celui de 2000 ou 2008, la bourse peut perdre brutalement 40 à 60% de sa valeur. En théorie, c’est une opportunité inespérée et il faudrait se dépêcher de réinvestir pour « moyenner à la baisse ».
Mais dans ce genre de situation, 90% de humains vont plutôt s’affoler et revendre en catastrophe car la douleur de la perte subie est trop dure à supporter. Des études ont montré que l’intensité de la douleur ressentie pour la perte de 1000€ est 3 fois plus forte que l’intensité du plaisir que vous ressentiriez à gagner la même somme. Etonnant non ?!
Une approche possible pour réduire cette volatilité tout en maintenant un rendement de l’ordre de 8% est d’utiliser un « portefeuille permanent » c’est à dire un portefeuille avec une composition précise qu’il faut rééquilibre périodiquement.
Il existe plusieurs modèles de portefeuilles permanents, le plus connu est celui Harry Browne qui propose un portefeuille composé d’un quart de cash, un quart d’or, un quart d’obligation et un quart d’actions.
Ce portefeuille est indiscutablement efficace comme le prouve de nombreux back tests réalisés sur des dizaines d’années mais bizarrement, je ne connais personne qui le mette en œuvre. Peut-être parce que détenir un portefeuille permanent est aussi passionnant que de regarder de la peinture sécher sur un mur !
Si vous avez du temps à y consacrer, devenir trader actif peut être une activité très rentable qui procure des rendements annuels à deux chiffres. Une de mes connaissances génère en moyenne 50% de rendement par an en pratiquant le « swing trading » et en y consacrant 1 à 2 heures par jour. Mais sa courbe d’apprentissage a été longue (près de 5 ans) et c’est quelqu’un qui dispose d’un mental et d’une discipline exceptionnelle. Ce n’est donc pas accessible à tout le monde.
L’immobilier, une valeur sûre avec un atout incontournable
La dernière option d’investissement est l’immobilier qui est clairement le moyen préféré des investisseurs pour créer du rendement. Le rendement moyen de l’immobilier est plus faible que celui de la Bourse (de l’ordre de 6% sur des périodes longues) mais il a deux atouts qui le rendent incontournable : une volatilité beaucoup plus faible que la Bourse (même si les crashs immobiliers existent quand même !) et la possibilité de bénéficier de l’effet de levier du crédit.
Dit autrement, vous empruntez de l’argent qui ne vous appartient pas pour générer des sommes beaucoup plus importantes qu’avec votre propre argent. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas faire avec la Bourse par exemple (en réalité si, mais ce n’est pas intéressant sur des durées longues).
Certes, le rendement de votre investissement est diminué par les intérêts d’emprunt mais en période de taux faible, le jeu en vaut clairement la chandelle et c’est ce qui explique d’ailleurs l’envolée de l’immobilier en France depuis le début des années 2000. Dans un environnement de taux bas, investir dans l’immobilier est presque sans risque.
L’immobilier – surtout l’immobilier parisien – a clairement été l’investissement de la décennie entre 2000 et 2010, période pendant laquelle il a permis de générer un rendement moyen de 10%/an ce qui, couplé à l’effet de levier du crédit, a provoqué un enrichissement considérable d’une partie de la génération des « boomer ».
Encore aujourd’hui, il est tout à fait possible d’obtenir des rendements de 8 à 10% avec l’immobilier mais il faudra alors développer une expertise particulière pour dénicher des biens sous-cotés, à restaurer ou à découper par exemple. C’est ce que font certains investisseurs particulier.
Vous pouvez aussi vous lancer dans des activités de location courte durée (loueur meublé, location saisonnière) qui sont nettement plus rentables que la location longue mais qui demandent plus d’effort de gestion également. Vous sortez alors du domaine de « l’investissement passif » qui demande peu d’effort pour rentrer dans celui de « l’investissement actif » qui vous demandera d’y consacrer du temps.
Personnellement je n’ai jamais été un grand fan de l’immobilier (mon père s’est ruiné dans une opération hasardeuse) et c’est la raison pour laquelle j’ai plutôt investi dans des SCPI c’est-à-dire dans des parts d’immobilier d’entreprise. Ca rapporte gentiment 5% par an ce qui n’est pas exceptionnel mais le risque est faible et il n’y a aucun effort de gestion à faire, c’est du 100% passif. Vous vous contentez simplement d’attendre vos loyers, chaque mois ou chaque trimestre.
Le problème des SCPI, c’est que la hausse des valeurs de parts est beaucoup plus lente que dans l’immobilier d’habitation. Dis autrement, quand l’immobilier d’habitation augmente de 10%, une SCPI commerciale ne progressera que des 2 ou 3% au maximum.
En France, le « rendement externe » de l’immobilier d’habitation (c’est à dire ce que rapporte les loyers) n’est pas terrible – 3% au mieux une fois déduit les charges – mais le « rendement interne » (c’est à dire le rendement issu de la hausse de valorisation) a pendant longtemps été très intéressant, au point que certains investisseurs fortunés ne se fatiguent même pas à louer leur bien et préfèrent le laisser vide.
En résumé, si vous souhaitez vraiment devenir riche, vous ne pouvez pas vous contenter d’épargner car ça ne suffira pas. Il faudra également appendre à générer du rendement. C’est là que réside tout le talent de l’investisseur qui sait où placer son argent (ou l’argent emprunté à la banque) afin d’obtenir un rendement élevé tout en réduisant son risque au maximum.
D’après Robert Kiyosaki, être investisseur est certainement la profession la plus enviable du monde alors pourquoi pas vous ?
Bonjour, j’ai apprécié cet article car il nous explique comment faire du rendement par le biais de la bourse , et de l’immobilier qui est une valeur sûre, merci pour cet excellent article j’ai beaucoup appris
J’aime l’approche des portefeuilles permanents. Je me suis moi-même inspiré de l’allocation de swensen pour faire ma répartition en bourse.